Rappelons-nous qu’à la base, au niveau quantique, nous sommes des êtres constitués d’informations et d’énergies. L’énergie est primordiale pour nous. Elle est nécessaire à notre survie. L’amour, c’est aussi un mouvement d’énergie.
La recherche de connexion à cette énergie, ou son expression, détermine la totalité de nos comportements.
Au niveau 1, cette énergie est abondante, car nous sommes connectés à notre soi, ce dernier étant connecté à la source. Nos trois moi font office de canaux. Ils n’interférent plus avec notre être profond, ils se mettent à son service. Si, dans l’incarnation, un « problème » apparaît, le soi, contrairement au moi, ne perçoit pas cela comme un problème, mais comme une expérience à vivre. Il n’y a pas de conflit intérieur, de recherche de plaisir ou d’évitement de déplaisir. Ce problème ne sera pas jugé, mais expérimenté.
C’est difficile, quand on raisonne à partir du moi mental, de comprendre cette vision des choses, et c’est normal. Demandez à un navet de comprendre un chat, ce sont deux choses vraiment différentes. La seule chose que le mental peut faire, c’est essayer de comprendre ou comprendre qu’il ne peut pas comprendre et lâcher prise, c’est-à-dire faire acte de foi et abandonner toute résistance. C’est-à-dire accepter totalement la vie, la mort y compris, et vivre, ressentir l’instant présent plutôt que le penser.
Aux niveaux 2 et 3, l’ego positif (le moi) va faire son apparition et créer des interférences dans le courant continu d’énergies qui nous traverse au niveau 1. De quelle manière ? C’est très simple : il va s’approprier le mérite des actions et pensées provenant du soi. Il va s’identifier au personnage mis en valeur.
Exemple : je suis en train d’écrire ce livre et je laisse mes doigts taper ce que mon mental intuitif ou supérieur (le soi) me dicte. Le débit est fluide, rapide. Je n’ai pas besoin de réfléchir à ce que j’écris. Je suis en mode écriture automatique, comme on dit. Bien sûr, régulièrement, mon mental incarné ou inferieur (le moi) revient en avant pour organiser ce qui est écrit, mais juste organiser, ce qui est sa fonction, pas dicter ce que j’écris. De là sortira un livre qui sera édité. À la fin de l’écriture de ce livre, et même pendant, je peux ressentir une certaine joie et gratitude pour avoir réalisé, écrit des choses qui me paraissent justes et inspirées. Je me sens heureux, car au service de mon être le plus profond, un être que j’admire et aime de tout mon cœur.
Si je veux être précis, cette dernière phrase est inexacte, car en disant cela, je crée une dualité entre le moi qui écrit, et le soi qui dicte. Or, en réalité, les deux sont un. Mais, à moins de rester silencieux, l’écriture étant de nature duelle, je suis obligé d’exprimer ceci de cette manière. Bref, l’attitude juste serait que je ne m’approprie pas cet écrit, mais que je me sente heureux de l’avoir écrit (comprendra qui pourra). Une fois le livre édité, une partie de moi va se sentir en attente de retours, d’approbations (le moi). L’autre (le soi) passera à autre chose.
Si les retours sont positifs, le moi va se dire : « Waouh, je suis quelqu’un d’extraordinaire ! », et je vais me sentir fier comme un enfant se sent fier quand son papa lui fait un compliment pour son beau dessin. L’enfant se sent reconnu et rassuré. Jusque là, il n’y a rien de méchant, c’est plutôt agréable et on va en redemander.
Voyez-vous la différence entre les niveaux 1 et 2 ? En réalité, elle est énorme et subtile à la fois.
Dans le niveau 1, nous n’attendons aucune reconnaissance. Nous sentons que nous sommes en même temps celui qui crée et la création.
Dans le niveau 2, tel un enfant qui ne sait pas qui il est, nous demandons à l’autre de nous le dire.
L’autre nous le dira positivement dans les niveaux hauts, et négativement dans les niveaux bas. Il alternera entre les deux dans les niveaux moyens.
Le dernier niveau (le 9) est intéressant, car dans ce niveau-là, nous sommes enfermés dans toutes nos contradictions intérieures. La peur et la souffrance sont si grandes que cela peut nous pousser à lâcher prise totalement et définitivement.
À ce moment-là, soit nous sombrons dans la folie, soit nous mourons, soit nous nous éveillons au niveau 1. Vous dire comment on choisit l’un plutôt que l’autre est difficile. La folie est un mécanisme de survie que notre organisme a mis en place pour ne pas exploser littéralement sous la pression intérieure que nous subissons. L’âme se sépare du corps, momentanément, pour laisser à celui-ci le temps de réparer les dégâts occasionnés par la pression trop forte. En gros, la folie est une soupape de sécurité.
La mort, elle, est une séparation définitive, car le corps expérimental devient obsolète, un peu comme si un robot cramait tous ses composants électriques.
À mon avis, ceux qui réussissent à passer et atteindre le niveau 1 y parviennent car ils sont prêts. Ils ont intérieurement le désir intense de connaître la vérité à leur sujet. Pas mal d’ « éveillés », et non des moindres, témoignent de ce parcours douloureux qui a été le leur. Je n’invite personne à suivre ce chemin, mais cela en est un : celui de la souffrance. L’autre, celui de l’amour et du savoir, se fait en montant les marches, niveau après niveau.
En écrivant, je me rends compte que je sors souvent de ma ligne directrice. Mon cerveau fonctionnant en arborescence, il m’est difficile de rester dans une écriture logique et je fais souvent des digressions. Ceci est lié à mon désir d’être précis. Je reprends.
Donc, aux niveaux 2 et 3, du fait que je m’approprie le mérite de ce qui m’est envoyé, je referme involontairement et sensiblement le canal d’énergie et d’information qui fonctionnait à plein régime. De là s’ensuivra un sentiment de déconnexion intérieure que je vais compenser en cherchant à me connecter davantage aux autres en leur demandant, de multiples manières, de porter leur attention sur moi. J’absorberai ainsi une partie de leur énergie. Recevant à nouveau de l’énergie, je me sentirai bien, rempli.
(Quand j’admire quelque chose ou quelqu’un, ou que je me focalise sur lui par crainte, je projette inconsciemment mon énergie vers cette chose ou ce quelqu’un.)
Dans les niveaux hauts, cette manière de faire nécessite d’être constamment admirable ou de créer un personnage qui, lui, le sera. C’est là que se crée le masque, un personnage conforme aux attentes des autres. C’est là aussi que l’on commence à se perdre et à descendre dans les niveaux, car maintenir ce masque en place, jouer quelqu’un que l’on n’est pas constamment, demande beaucoup d’énergie et de stratégie. C’est un cercle vicieux.
Nous sommes obligés de manipuler plus ou moins consciemment les autres, et ces derniers, s’en rendant compte au bout d’un certain temps, (selon leur sensibilité et leur niveau), finissent par nous rejeter.
(Les différentes manières d’attirer l’attention sont décrites dans mon autre livre : Le jeu inconscient des relations amoureuses, livre complémentaire à cet ouvrage présent.)
À titre d’exemple, tout le monde se souvient s’être senti au moins une fois fatigué, voire épuisé, après avoir écouté une personne vous raconter ses malheurs. Son besoin d’affection était si grand qu’inconsciemment, à travers votre écoute, elle vous a pompé toute votre énergie. À un moment donné, vous la rejetez pour vous prémunir. (Quand vous n’êtes pas connecté à la source, votre énergie est limitée et vous devez la préserver. Votre réflexe naturel de survie est d’éviter les personnes que vous jugez néfastes ou toxiques.) La personne pompeuse, elle, se sentant rejetée, se trouve encore plus en manque de nourriture énergétique (d’amour) et va redoubler d’efforts pour en trouver davantage. Elle va sans doute changer de stratégie et devenir agressive et exigeante. C’est ainsi que l’on descend dans ses niveaux. À moins de prendre conscience de ce mécanisme, cela devient un cercle infernal que, malheureusement, la majorité d’entre nous vivons.